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La tapisserie de Bayeux

Les textes ci-dessous sont tirés du site http://www.cr-basse-normandie.fr/

tapisserie_de_bayeux1Un récit historique

L'histoire débute au printemps 1064. Le roi d'Angleterre Édouard le Confesseur (1003-1066), sans héritier direct, choisit comme successeur son petit cousin Guillaume de Normandie (1028-1087). Il confie alors à son beau-frère, Harold de Wessex (1022-1066), lui aussi prétendant au trône, la mission de se rendre en Normandie afin de proposer à Guillaume la couronne anglaise. Harold passe une grande partie de son séjour en Normandie à guerroyer avec Guillaume contre les Bretons. A l'issue des batailles de Dol, de Rennes et de Dinan, Harold est armé chevalier par Guillaume. Harold achève de se lier définitivement au duc par le serment qu'il prête sur des reliques en la cathédrale de Bayeux. C'est la scène culminante de la Tapisserie, où l'Anglais s'engage à reconnaître Guillaume comme le successeur d'Édouard. Harold revient en Angleterre. Quand le roi Édouard meurt, il se fait couronner. Cette félonie va justifier l'invasion de l'Angleterre par Guillaume : les Normands construisent une flotte, traversent la Manche et débarquent à Pevensey. La bataille d'Hastings a eu lieu le 14 octobre 1066, et s'achève par la mort d'Harold et la fuite des Anglais.

tapisserie_de_bayeux2Une broderie sur toile de lin

La Tapisserie aurait été composée en Angleterre à la demande du demi-frère de Guillaume, Odon, évêque de Bayeux et tout nouveau comte de Kent ­ titre qui lui fut octroyé à l'issue de la conquête. Il est probable qu'elle fut réalisée dans l'un des ateliers monastiques si réputés de Cantorbéry. Elle était destinée à orner la cathédrale de Bayeux, qu'Odon fit reconstruire à la même époque. La Tapisserie de Bayeux est exécutée sur une simple toile de lin écru brodée, large d'environ 50 cm et longue de 70 m, faite de neuf pièces reliées les unes aux autres par des coutures. La polychromie résulte de l'emploi de laines aux tons rouge, bleu et jaune, probablement teintées à la toison. Une technique simple a présidé à la confection de la broderie. Deux points y prédominent : le point de tige et le point de couchage, dénommé par la suite point de Bayeux, qui a donné un relief étonnant à l'œuvre. Considéré comme un manuscrit brodé, l'ouvrage figure à ce titre dans la collection de la bibliothèque municipale de Bayeux. Seuls en manquent les derniers mètres, qui représentaient certainement le couronnement de Guillaume.

tapisserie_de_bayeux3Un témoignage sur la vie du XIe siècle

Six cent vingt-six personnages, deux cent deux chevaux et mules, cinq cent cinq animaux de toutes sortes, trente-sept édifices, quarante-neuf arbres..., au total, mille cinq cent quinze sujets variés fournissent une mine de renseignements sur le XIe siècle. Les Anglais portent des cheveux longs et la moustache ; les Normands sont imberbes et apparaissent nuque rasée. Les grands personnages sont habillés d'une tunique recouverte d'une cape fixée à l'épaule ; les paysans et les serviteurs, d'un bliaud recouvrant de larges braies. Sur leurs chevaux, les soldats disposent de lances ou de javelots, armes les plus utilisées. La hache apparaît dans le camp anglais, l'arc dans celui des Normands. C'est la flèche de l'un d'entre eux qui tua Harold. Les combattants, protégés par des armures, portent au bras un bouclier en forme d'amande ; la tête est recouverte d'un casque conique. Héritiers des navires vikings, certains sont décorés, en proue et en poupe, de têtes d'animaux. Leur fond plat leur permet de s'échouer sur le sable. On les éloigne du rivage au moyen de perches, puis de rames. En mer, une grande voile carrée est hissée.

tapisserie_de_bayeux4Une approche littéraire

Si la Tapisserie se décrypte comme un ouvrage historique, elle apparaît également comme un trait d'union entre plusieurs formes d'art, pictural, poétique et littéraire. Ainsi, la part considérable donnée à la bataille de Hastings, le souci de rendre vivant le récit, composé comme un spectacle, apparentent la Tapisserie aux grands récits épiques, telle la chanson de Roland. Comme dans une chanson de geste, le thème de la trahison prédomine : Harold, le traître, au demeurant non dénué de courage, s'oppose à Guillaume, le héros, soutenu par l'homme d'Église, Odon. Les scènes militaires occupent un large espace, afin de mettre en valeur les acteurs. Certains de leurs gestes, un bras ou une main tendue par exemple, semblent dépasser le cadre du récit et prendre à partie le spectateur. Les bordures qui encadrent le récit précisent parfois un évènement, mais elles jouent avant tout un rôle décoratif. Centaures, dragons et autres animaux plus ou moins fabuleux occupent l'espace, au côté des scènes familières de chasse au cerf ou aux oiseaux, ou encore de labourage et de semailles. Quelques fables d'Ésope et de Phèdre, comme "le Corbeau et le Renard", sont aisément reconnaissables. Les scènes, bien délimitées par un motif architectural ou encore par des arbres aux troncs entrelacés, s'enchaînent à un rythme soutenu. Le récit occupe le centre de la toile. Il est souligné par un texte latin dont la brièveté rappelle le style de nos bandes dessinées. Un étonnant sens du mouvement et un art de l'utilisation des couleurs font oublier l'absence de perspective.

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